Cet été, nous avons adopté deux petits chats, je ne pensais pas qu'ils feraient l'objet d'un article. Au début baptisés Horreur et malheur puis "Audace " pour la petite chatte blanche qui s'installe dans notre maison et Byron pour son gros frère gris qui explore le jardin. "Audace" toujours à la recherche de câlins et qui m'empêche d'écrire cet article en ronrons et léchouilles presque couchée sur le clavier.
Et c'est ce mot AUDACE qui est à la première place des journaux suite au drame du Journal Charlie hebdo.
Grâce à cette audace des premiers dessinateurs des grottes, nous avons des informations sur nos origines ou ceux d'Egypte ou d'ailleurs. Tous ont voulu laisser des traces. Ceux d'aujourd'hui illustrateurs, photographes, auteurs, scénaristes, cinéastes colorent nos vies. Pourquoi voudrait-on être encore dans l'obscurité alors que notre monde offre de si beaux paysages audacieux souvent. Leurs dessins, leurs planches, leurs caricatures parlent autant que les mots et nous font vibrer, réfléchir et enrichissent nos connaissances. Ils heurtent et bousculent nos idées mais pour mieux nous faire avancer et ne pas être de pauvres chèvres bêlantes. Partout des crayons se lèvent, l'encre coule, nos cœurs crient.
Nous sommes tous CHARLIE.
Merci à eux, je vais mettre ici le très beau texte de mon neveu Jacques Emmanuel en leur hommage.
"Ils étaient là. Qu’on les adule, les haïsse, les dédaigne ou les craigne, ils étaient là !
Très proches, à portée de porte-monnaie. Et c’était bien cela, l’essentiel.
Poètes de l’indécence, insensés virtuoses de la malséance, turbulents trublions, guetteurs aiguisés de la bêtise humaine, bricoleurs de mauvais esprit, incorruptibles pourfendeurs de la bien-pensance repue, barioleurs impitoyables de l’intolérance... Et tant d'autres figures de style restant à exhumer, remisées dans des cartons aujourd'hui maculés de sang.
Surtout, surtout, infatigables veilleurs de notre Liberté d’écrire, de crier, de penser…
En somme, tout ce qui donne à la vie cette incomparable couleur, loin, si loin du noir et blanc des obscurantismes.
Excessifs ! Grotesques ! Grossiers ! … objecterons certains.
Certes.
Mais imagine-t-on la tiédeur et la tempérance s’accommoder d’un idéal si grand ? Qu’en pensent Robespierre, Hugo, De Gaulle ?
Parce qu’aujourd’hui ce n’est pas Mozart qu’on a assassiné, c’est Marianne que l’on viole sauvagement.
Ce 7 janvier 2015, je suis bouleversé.
Je me souviens avoir pleuré, très jeune, à chaudes larmes, sur la disparition de Goscinny, le papa d’Astérix. Mais ces larmes-là avaient un gout de madeleine. Cet après-midi, j’ai cherché à me le procurer, ce dernier numéro maudit.
Quatre essais, quatre échecs. « Tout est déjà parti » me répond-on invariablement. Dans l’expression des kiosquiers, sans exception, de la compassion face à ma demande frustrée. Et dans leurs yeux, une indicible lueur de tristesse. Et ce n’est pas une affaire de quelques pièces. C’est beaucoup plus. Tellement plus.
Autour de moi, les visages sont fermés. Ce 7 janvier 2015, plus que bouleversé, je suis meurtri.
Aujourd’hui seulement, je perçois charnellement, profondément, ce qu’on pu ressentir des millions d’américains un certain 11 septembre.
C’était hier. C’est aujourd’hui. Je ne les oublierai pas.
Brassens, Cavanna, Choron, et tant d’autres copains les attendent déjà.
Coïncidence, je vous invite à découvrir les tableaux de 24 illustrateurs contemporains de jeunesse exposés actuellement à la bibliothèque. Leurs images originales et provocatrices feront l'objet des mes animations de ce mois de janvier avec nos livres. J’espère avoir l''audace de me révolter comme eux en 1968 et revendiquer plus de justice professionnelle.
Bravo à mes enfants et petits enfants qui ont tous manifesté, Lionel et sa famille à Bordeaux, Mathilde et sa famille à Montpellier, Maxime et son amie à Paris, Eliott et mon mari à Nérac et Timothée, capitaine de son équipe de rugby en Fédérale Une à Périgueux le seul aux chaussures rouges.
Bravo à mes enfants et petits enfants qui ont tous manifesté, Lionel et sa famille à Bordeaux, Mathilde et sa famille à Montpellier, Maxime et son amie à Paris, Eliott et mon mari à Nérac et Timothée, capitaine de son équipe de rugby en Fédérale Une à Périgueux le seul aux chaussures rouges.
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