Rahan découvre l'art pariétal dans une grotte
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"Il faisait presque nuit quand Rahan, fils de Craö le sage, décida de s’arrêter. Depuis le matin qu’il pagayait sur la rivière il se sentait fatigué. Il lui fallait s’abriter pour la nuit. Il amarra son radeau, prit son coutelas blanc en ivoire et il s’apprêta à gravir la colline.
Vêtu d’une simple peau de buffle, il portait autour du cou son collier aux 5 griffes de gorak, le redoutable tigre aux dents de sabre. Héritage de son père, chacune des griffes symbolisait une qualité qu’il lui avait enseignée : le courage, la générosité, la loyauté, la ténacité et la sagesse.
En les découvrant, il avait éprouvé des émotions bizarres.
Au cours de son long voyage, il avait déjà été surpris par certaines tribus. Il avait vu des statuettes d’argile, de bois, d’os ou d’ivoire, des colliers colorés. Il avait entendu des sons incroyables qui sortaient de végétaux et d'os taillés et vu des hommes fredonner et tourner ensemble en rythme.
Au cours de son long voyage, il avait déjà été surpris par certaines tribus. Il avait vu des statuettes d’argile, de bois, d’os ou d’ivoire, des colliers colorés. Il avait entendu des sons incroyables qui sortaient de végétaux et d'os taillés et vu des hommes fredonner et tourner ensemble en rythme.
Jusqu’alors il avait pu s’émerveiller et s’extasier devant la beauté d’un paysage, d’une fleur, un coucher de soleil ou la course d’un animal. Mais cela ne durait pas. Là c’était différent. Sur les parois de cette grotte, ceux qui marchent debout avaient laissé des traces ordonnées, colorées, visible par tous, même plusieurs lunes après leur création.
Rahan et le mammouth |
Le vieux sorcier de la tribu, lui avait dit qu’en descendant la rivière, il rencontrerait peut-être d’autres tribus, d’autres mystères et d’autres savoirs pour les partager à son retour avec les siens.
Il hâta le pas, vit de la lumière, puis il y eut un grand bruit. Il trébucha et sombra dans l’inconscience.
Il se mit alors à rêver. Il se vit soudain transporté dans un autre monde totalement étrange et nouveau pour lui. Les mammouths, les goraks et un tas d’autres fauves avaient disparu des forêts. Les hommes et les femmes étaient drôlement vêtus et parlaient une langue inconnue.
Il vit des lumières qui brillaient dans la nuit. Il marchait vers elle. Il entra alors dans une étrange hutte en pierre pleine d’objets de couleurs, de formes, de tailles différentes, couverts de signes incompréhensibles. Il y en avait des multitudes tous alignés les uns au-dessus des autres.
Travaux de Nathalie Bonnet sur Lascaux |
Rahan sur son radeau |
Il s’enhardit, s’approcha et vit sur les murs des dessins qui lui semblèrent familiers. Il se souvint qu’il en avait contemplé de semblables sur les parois de la grotte, près de la rivière.
Dans une autre salle, il remarqua des traces rondes et noires. Comme chasseur, il savait reconnaître les traces de passage laissées par les animaux mais celles-là ne lui disaient rien. Elles n’étaient pas sur le sol mais suspendues avec des branchages, ce qui lui semblait étrange car pour lui le bois devait servir pour le feu ou les armes…
En ressortant, il aperçut d’étranges silhouettes immobiles. Des chevaux sauvages pensa-t-il qui doivent dormir. Il ne reconnut pas cette race de chevaux.
Il vit des fleurs multicolores, des feuilles et plein d’autres éléments de la nature assemblées d’une manière qu’il n’avait jamais vu avant.
Tout cela lui parut très beau.
Devant chacun de ces objets, il ressentit la même émotion que celle qu’il avait éprouvé en voyant pour la première fois les dessins sur les parois de la caverne.
Ses yeux allaient d’un objet à l’autre.
Il était émerveillé.
Brusquement il entendit du bruit et vit au loin des gens qui s’approchaient. Il s’enfuit en courant. Mais son pied glissa, il heurta une souche, tomba en avant et ce fut le trou noir.
Quand il se réveilla, il était allongé pas loin de son radeau. Personne autour de lui. Le jour s’était levé. Il repartit en pensant à son rêve et à tout ce qu’il pourrait raconter lors de son retour dans son clan du Mont bleu avec « ceux qui marchent debout ».
Il vivait à l'aube de l'humanité quand l’art s’exposait pour tous. On pouvait donc inventer, peindre, dessiner, sculpter…. Rahan était curieux, audacieux, persévérant, il aimait partager ses nouvelles connaissances.
L’histoire de Rahan, c'est le récit de ses combats contre des sorcières ou des sorciers qui abusaient de leur rôle de chaman et de la crédibilité de la tribu, en les maintenant dans l’ignorance des découvertes, préférant la passivité et l’inertie à la nouveauté.
Pouvoir du sorcier |
Dans le monde d’aujourd’hui sous certaines dictatures, on tue encore des poètes, des artistes et des musiciens qui ont le courage de ne pas suivre la route imposée par le pouvoir.
L’art en traversant les siècles a toujours permis de libérer l’esprit. C’est pour cela que la culture, sous toutes ses formes est si importante et qu’il ne faut jamais oublier de la préserver et de la transmettre.
Petites ou grandes, les bibliothèques grâce, notamment au travail des bibliothécaires, ces passeuses d’histoires ont toujours, pour ceux qui les fréquentent, aidé à leur évolution et à leur réflexion.
Souhaitons que cette quête de cultures, de sciences et d’arts se poursuivent longtemps sans que sorcières ou sorciers y mettent sans cesse des obstacles.
Tout comme Rahan dans son rêve, je vous invite maintenant, à découvrir et à vous laisser émouvoir par les créations exposées et à goûter aux amusantes préparations culinaires.
Gâteau roulé préhistorique |
Mais surtout, surtout n’oubliez pas de revenir ici à 21h pour vous entendre conter dans ce parc illuminé une autre histoire mystérieuse. Merci aux artistes et à vous tous ici présents.
Remy Boiron et la compagnie Humaine |
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