vendredi 9 janvier 2015

Audace des illustrateurs et coïncidence

Cet été, nous avons adopté deux petits chats, je ne pensais pas qu'ils feraient l'objet d'un article. Au début baptisés Horreur et malheur puis "Audace " pour la petite chatte blanche qui s'installe dans notre maison et Byron pour son gros frère gris qui explore le jardin. "Audace" toujours à la recherche de câlins et qui m'empêche d'écrire cet article en ronrons et léchouilles presque couchée sur le clavier.
Et c'est ce mot AUDACE qui est à la première place des journaux suite au drame du Journal Charlie hebdo. 
Grâce à cette audace des premiers dessinateurs des grottes, nous avons des informations sur nos origines ou ceux d'Egypte ou d'ailleurs. Tous ont voulu laisser des traces. Ceux d'aujourd'hui illustrateurs, photographes, auteurs, scénaristes, cinéastes colorent nos vies. Pourquoi voudrait-on être encore dans l'obscurité alors que notre monde offre de si beaux paysages audacieux souvent. Leurs dessins, leurs planches, leurs caricatures parlent autant que les mots et nous font vibrer, réfléchir et enrichissent nos connaissances. Ils heurtent et bousculent nos idées mais pour mieux nous faire avancer et ne pas être de pauvres chèvres bêlantes. Partout des crayons se lèvent, l'encre coule, nos cœurs crient.
Nous sommes tous CHARLIE.
Merci à eux, je vais mettre ici le très beau texte de mon neveu Jacques Emmanuel en leur hommage. 
"Ils étaient là. Qu’on les adule, les haïsse, les dédaigne ou les craigne, ils étaient là ! 
Très proches, à portée de porte-monnaie. Et c’était bien cela, l’essentiel.
Poètes de l’indécence, insensés virtuoses de la malséance, turbulents trublions, guetteurs aiguisés de la bêtise humaine, bricoleurs de  mauvais esprit, incorruptibles pourfendeurs de la bien-pensance repue, barioleurs impitoyables de l’intolérance... Et tant d'autres figures de style restant à exhumer, remisées dans des cartons aujourd'hui maculés de sang.

Surtout, surtout, infatigables veilleurs de notre Liberté d’écrire, de crier, de penser…

En somme, tout ce qui donne à la vie cette incomparable couleur, loin, si loin du noir et blanc des obscurantismes.

Excessifs ! Grotesques ! Grossiers ! … objecterons certains.

Certes.

Mais imagine-t-on la tiédeur et la tempérance s’accommoder d’un idéal si grand ? Qu’en pensent Robespierre, Hugo, De Gaulle ?

Parce qu’aujourd’hui ce n’est pas Mozart qu’on a assassiné, c’est Marianne que l’on viole sauvagement.


Ce 7 janvier 2015, je suis bouleversé.

Je me souviens avoir pleuré, très jeune, à chaudes larmes, sur la disparition de Goscinny, le papa d’Astérix. Mais ces larmes-là avaient un gout de madeleine. Cet après-midi, j’ai cherché à me le procurer, ce dernier numéro maudit.
Quatre essais, quatre échecs. « Tout est déjà parti » me répond-on invariablement. Dans l’expression des kiosquiers, sans exception, de la compassion face à ma demande frustrée. Et dans leurs yeux, une indicible lueur de tristesse. Et ce n’est pas une affaire de quelques pièces. C’est beaucoup plus. Tellement plus.
Autour de moi, les visages sont fermés. Ce 7 janvier 2015, plus que bouleversé, je suis meurtri.
Aujourd’hui seulement, je perçois charnellement, profondément, ce qu’on pu ressentir des millions d’américains un certain 11 septembre.
C’était hier. C’est aujourd’hui. Je ne les oublierai pas.
Brassens, Cavanna, Choron, et tant d’autres copains les attendent déjà.
Non, mon vieux Charlie, je ne t’oublierai pas."

Coïncidence, je  vous invite à découvrir les tableaux de 24 illustrateurs contemporains de jeunesse exposés actuellement à la bibliothèque. Leurs images originales et provocatrices feront l'objet des mes animations de ce mois de janvier avec nos livres. J’espère avoir l''audace de me révolter comme eux en 1968 et revendiquer plus de justice professionnelle.
Bravo à mes enfants et petits enfants qui ont tous manifesté, Lionel et sa famille à Bordeaux, Mathilde et sa famille à Montpellier, Maxime et son amie à Paris, Eliott et mon mari à Nérac et Timothée, capitaine de son équipe de rugby en Fédérale Une à Périgueux le seul aux chaussures rouges.
Timothée, mon guerrier rugbyman samedi 10 janvier qui a gagné

vendredi 2 janvier 2015

Visite 18 Librairie Folle avoine Villefranche-de-Rouergue 12

Pari tenu que 12 articles en 2014, aurais-je assez de découvertes et de temps pour en écrire 12 en 2015??? Sera-t-elle une année lumineuse comme le veut UNESCO???


Heureusement, il y a nos voyages et mon envie de rencontrer des libraires passionnés qui me présentent des nouveautés que j'offre bien sûr à la bibliothèque.. Cette fois ci au cour d'un week-end  gastronomique, j'ai ouvert la porte de la librairie "Folle avoine" de Villefranche-de-Rouergue. 

La charmante maison d'hôtes et son jardin en espalier "les terrasses de Julia et Jean-Marie" très accueillants nous hébergeaient. J'ai profité aussi de leurs produits de beauté bio "Kaé" fabriqués à Rieupeyroux dans les laboratoires du Haut-Ségala. Nous en avons dîné au restaurant "l'Univers" des deux jeunes finalistes Noémie et Quentin de Top Chef. Le lendemain nous attendait une belle ballade et visite du Château de Najac avec son joli village perché et son restaurant "l'Oustal del Barry" tout aussi bon et prestigieux pour des prix abordables.
Cette fois, je vous présente des livres qui ont pour départ une ou plusieurs photographies que vous retrouverez sur nos rayons. Je vous ai déjà parlé de "Eux sur la photo" d'Hélène Gestern et "la pluie avant qu'elle tombe" de Jonathan Coé dans d'autres articles. Je vous en ajoute quatre de plus :"Ecoute la pluie" de Michèle Lesbre, "Photo de groupe au bord du fleuve" d'Emmanuel Dongala, "Heather Mallender a disparu" de Robert Goddard et enfin "Graveney Hall" de Linda Newberry:  
J’adore ces petits romans lumineux qui donnent envie d’aller plus loin. Michèle Lesbre avec Ecoute la pluie nous entraîne justement dans l’attente avant l’orage d’été et cette tiédeur de la pluie et des odeurs. Cette nouvelle réveille de doux souvenirs « La Balançoire de jean Nohain et Mireille » et l’importance des photographies familiales ou d’art. Evocations de personnages que je ne connaissais pas Claude Batho, photographe parisienne des années 50 et de la pluie que j’aime aussi..

Plusieurs Témoignages touchant de 15 femmes africaines qui luttent pour leur survie et contre la politique despotique dans la dignité. Roman facile porteur d'espoir et pas misérabilisme entre modernité et tradition.

De photos en photos, Harry veut découvrir la vérité sur la disparition de Heather. De la Grèce à l'Angleterre en passant par le Suisse, il enquête sur fond IRA en passant par les sociétés secrètes étudiantes dans les grandes écoles anglaises tel celle du nom de Walter Tyrell qui tua le 2 août 1100 l'héritier de Guillaume le conquérant. On apprend aussi sur Anthony Sedley opposé au roi par démocratie que Cromwell fit assassiné en 1649 à Burford par les nivelleurs ou les massacres irlandais de Drogheda (page 253)
Un bon suspens, des lieux que l'on a envie de visiter malgré la pluie et de bonnes analyses sur la tromperie de l'âme humaine. 

Greg est attiré par les ruines d'un vieux manoir incendié en 1917, des bénévoles restaurent le parc et ses statues. Greg cherche à le faire revivre avec ses photographies et rencontre la jeune Faith avec qui il veut reconstituer l'histoire de cette demeure qui le fascine et avec Jordan qui l'attire. 
Trois adolescents découvrent l'âge adulte et ces tourments et leur penchant sexuel.

Forteresse de NAJAC