lundi 6 décembre 2010

Douceurs d'Apicius et Archestratus


Il y a deux mille ans, on ne fêtait pas Noël mais la fin du solstice d’hiver. La rencontre avec Marie-José Baudoin m’a donné l’idée de cette causerie gourmande autour des étrennes antiques grecques et romaines.. Marie-José nous fera profiter aussi de ses talents culinaires en vous préparant des gâteaux avec des recettes et les ingrédients que l’on trouvait à l’époque antique c’est-à-dire des farines complètes, des fruits, du miel mais bien sûr pas de sucre et vous pourrez la retrouver sur son site !!! Venez vous régaler Mardi 14 décembre à 15h.

Voilà déjà des explications que j’ai pioché sur le net pour vous donner un avant-goût de cette causerie amicale.
Les collèges latinistes de Carvin du Pas-de-Calais et de Die avec l’académie de Grenoble ont créé des sites intéressants et réalisé des livrets culinaires ‘Saveurs romaines ou Dulcia antiqua' pour les saturnales ou autres fêtes de fin d'année. Ce sont des recettes tirées des traductions d'Apicius, scribe gourmet de Tibère, l'empereur romain et Archestratus, poète grec qui parle de cuisine sensuelle, trouvées aussi sur le magasin Arkeo junior!!!!
Un site de recettes antiques peut vous amuser pour réaliser un repas original


Le mot "étrennes" viendrait du nom de la déesse de la santé Strenia ou Strena. Sous les premiers rois de Rome, au VIIIe siècle avant JC, des rameaux de verveines provenant d'un bois consacré à cette déesse étaient offerts aux magistrats en signe de bon augure au commencement de la nouvelle année.
La verveine aux propriétés pharmacologiques diverses et bien connues, constituait un cadeau sacré car elle était déjà précieuse chez les Romains : ils utilisaient ses branchages pour balayer les autels, ses feuilles pour se couronner à l'entrée du temple et une eau tirée de la plante pour chasser des maisons les esprits malins…


Peu à peu la coutume d’offrir des présents en ce premier janvier aux « vaillants et généreux » (= adjectif strenuus en latin) s’étendit aux amis à qui l’on souhaitait qu’il n’arrive rien que d’agréable et de doux pendant le reste de l’année et les cadeaux devinrent peu à peu plus beaux et plus précieux.


Pour d’autres, ce sera des présents de la nature, des branches de laurier dont on ornait l’entrée de la demeure, mais également, des présents. On offrait alors des dattes, des figues sèches, du miel…autant d’aliments chargés de valeurs symboliques. Ne sont-ils pas porteurs de cette douceur que l’on souhaite à ses parents et à ses amis pour toute la durée de l’année ? Citons à ce propos Ovide (Fastes – I) s’adressant au dieu Janus au deux visages (une offrande à Janus, « le portier », rendait tous les dieux accessibles aux vœux échangés) :« Que signifient ces fruits de palmier, ou ces dattes qu’on t’offre en ce jour ? Ces figues sèches et ce miel renfermé dans un vase blanc tout neuf ? Ces douceurs servent à tirer de bons présages pour le reste de l’année, afin qu’elle s’écoule et s’achève comme elle a commencé. »
Les anciens Celtes connurent aussi très probablement l'usage des étrennes. Ils avaient, au renouvellement de l'année, la fête du gui où l'on se distribuait les fragments de la plante sacrée ; c'est ce qu'on appela plus tard, le « gui-l'an-neuf »


Le passage du nouvel an constitue donc le passage d’un « temps usé » à un « temps neuf ».
Pour les Romains de l’Antiquité, ce premier jour des Kalendes de Janvier, constitue le concentré de toutes les actions possibles offertes par l’année à venir. De ce jour encore vierge de toute action humaine, il faut capter l’énergie. Le Romain s’adresse auquel cas au dieu Janus aux deux visages par la prière suivante: que l’année soit bonne heureuse et profitable « quod bonum felix faunstum que sit »

Nos étrennes contemporaines ne sont ni plus ni moins que la survivance de ces anciens rites.

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